Lors de notre première soirée à Lagos, nous avons souhaité tester un restaurant typique, local. Le Bar Inna, dont la décoration est résolument vintage, répondait à ces critères.
Nous avons été très ben accueillis pas la gérante et le service a été plus que correct. Le Bar Inna est authentique. Les vieilles assiettes aux murs en sont le témoin. Les lithographies anciennes, le lustre dont les ampoules imitent des corps de bougies où coule la cire, les nappes de Noël en tissu kitsch, les serviettes en papier pliées dans le verre et la musique de variété diffusée, n’ont fait que confirmer l’ambiance première des lieux qui se dégage. Néanmoins, l’ensemble ne fait pas décrépi et reste propre. Petite précision : la gérante rend hommage à l’Ukraine avec des serviettes bleues et jaunes et un drapeau de ce pays accroché au mur.
La carte est présentée dans un classeur de feuilles plastique. Les prix sont plus qu’abordables et il est largement possible de manger et boire à deux pour moins de 45 euros. Salades, pâtes, cataplana, différents plats de morue, poisson, viande, toute la cuisine portugaise est proposée. Beaucoup de plats peuvent être cuisinés sous leur forme veggie, ainsi ce restaurant s’adapte non seulement à toutes les bourses mais également à tous les régimes.
Nous avons commandé une carafe de sangria et des couverts. La carafe n’est raiment pas chère car elle coûte 11 euros. Certes, il ne s’agit pas d’une sangria avec pléthore de fruits rouges, plutôt avec des pommes. De plus, elle est surtout faite à base de liqueur de griotte portugaise, mais je l’ai trouvée bonne et servie avec une bonne dose de glaçons sans pour autant la noyer. Mon épouse a moins apprécié, n’étant pas amatrice de la liqueur de cerise. Nous avons accompagné cette sangria de pain (qui était du pain de campagne, ce qui convient parfaitement aux touristes français que nous sommes) ; d’olives charnues et d’un fromage pâte dure avec du corps.
Les plats sont arrivés assez vite. J’ai choisi de goûter la morue, accompagnée de petits pois-carottes, une demi pomme de terre, œuf dur et salade de pois chiche avec ail. Le mélange entre la salade froide et le reste chaud m’a beaucoup plus. Le poisson était bien cuit, pas gras. Les légumes n’étaient pas salés et la présence de l’ail a permis de relever l’ensemble. La portion était belle, j’ai donc été pleinement rassasié.
Mon épouse a choisi le poulet piri-piri qui respectait la promesse du piri-priri : il était relevé. La viande était tendre et il ne s’agissait pas de pilons surgelés. Les frites n’étaient pas maison (mais on ne peut pas tout avoir), et de belles rondelles de tomates surmontées de lamelles d’oignon assuraient le côté frais de l’assiette. Les frites ne sentaient pas la mauvaise huile de cuisson. Là aussi, la portion était généreuse.
Le diner nous est revenu à 41.80 euros (un litre de sangria, couverts, deux plats). L’addition est clairement favorable au client qui n’est pas lésé et qui peut manger une cuisine locale de qualité, comme si l’on était chez l’habitant, sans fioriture, à de très petits prix.
Je recommande cette adresse pour un déjeuner ou un dîner simple, sans chichi, dans un cadre vintage.
J R
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22 Setembro 2024
10,0